La photographie s'impose parmi les instruments de recherche et de compréhension du monde contemporain. Comme procédé commercialisé en France au xixe siècle, elle fut utilisée, dès ses débuts, par de nombreux scientifiques et par les explorateurs. Mais c'est depuis une vingtaine d'années que l'anthropologie visuelle française - une discipline longtemps réduite aux seules techniques de prise de vues cinématographique - a engagé une réflexion sur l'image photographique. Ce numéro expose les acquis de ce courant et présente des usages scientifiques récents concernant les nouvelles technologies, la valorisation de la recherche par l'image, les fonctions complémentaires de l'image animée (film, vidéo) et de l'image fixe, et les effets des limites imposées à l'exercice de la photographie par le droit de la personne sur son image. Pour le chercheur sur le terrain, la photographie devient médiatrice dans le cadre d'échanges interculturels, photo-interview (support à l'entretien), élément d'un récit photoethnographique, support de discours anthropologique, etc. Ces méthodes suscitent des questions sur les liens entre écriture et image. Comment rendre compte d'une ambiance, d'un rite, d'une gestuelle ou d'un visage ? " Arrêt sur Images" croise les regards d'ethnologues et de sociologues pour une large réflexion sur l'usage des outils visuels, pour la connaissance de l'homme aujourd'hui.

un jardin si parfait (9)
les formes d'une génèse (25)
la nature économe (35)
les jardins de l'oisivité (51)
et c'est Byzance (57)
la question de la peinture (66)
paysages implicites (89)
un artifice invisible (95)
grande oeuvre et petites formes (100)
le jardin des métamorphoses (115)
la paysage par la fenêtre (121)
les quatre éléments (127)
la prose du paysage (137)
jeux de styles (147)
paysages de seconde nature (159)
vue des anges la cime des arbres peut être (161)
la donatrice (172)

" La géographie et l'ethnographie sont de très proches parentes ; ce n'est pourtant pas une raison suffisante pour qu'elles se détestent ", rappelait le géographe Jean Brunhes en 1913, alors que les sciences sociales naissantes visaient à se différencier les unes des autres. Aujourd'hui, la rivalité entre ethnologues et géographes est-elle encore de mise ? Est-elle même possible alors qu'ils sont parfois appelés à jouer le rôle d'" expert ", ici, pour définir des zones d'appellation contrôlée ou là, pour traiter de conflits géopolitiques infiniment plus cruciaux ? Comment traiter ces enjeux communs que sont le patrimoine, l'environnement, les pratiques culturelles, le risque technologique... ? Dans la recherche vive, les sollicitations de l'actualité rapprochent ethnologues et géographes. Ils coopèrent souvent, dans leurs différences : traditions disciplinaires, sensibilité particulière au terrain, au quotidien, à l'individu. Ils inventent des dispositifs interdisciplinaires comme, par exemple, des alliances inédites avec les sciences du vivant pour penser la nature dans la ville. Quant à la carte et aux atlas, représentations plus opaques qu'il y paraît, ils se prêtent à manipulation politique. Quant au regard anthropologique né des Lumières, il ignorait le partage disciplinaire, de même que les savoirs coloniaux. D'hier à aujourd'hui, c'est un plaidoyer pour un cousinage qui nous est ici proposé. La Revue de la société d'Ethnologie Française est publiée par le Centre d'Ethnologie Française et le Musée National des Arts et Traditions Populaires avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique et de la Direction des Musées de France.

André Rauch
Le tourisme, ou la construction de l'étrangeté

Marc Boyer
Comment étudier le tourisme ?

Susan Barton
Jours heureux, maisons de vacances et patrimoine : la côte du Linconshire de l'est de l'Angleterre avant 1940

Federica Tamarozzi
Retour aux sources. Flux et reflux du tourisme thermal à Salsomaggiore

Aitzpea Leizaola
Le Pays Basque au regard des autres. De Ramuntcho au Guggenheim

Pascal Duret, Muriel Augustini
Sans l'imaginaire balnéaire, que reste-t-il de l'exotisme à La Réunion ?

Marie-Odile Géraud
Esthétiques de l'authenticité : tourisme et touristes chez les Hmong de Guyane française

Sara Le Menestrel
L'expérience louisianaise : figure touristique et faux-semblants

Franck Michel
"Hello Mister !" : quand les autochtones rencontrent les touristes en Indonésie

Marc Bordigoni
Le "pèlerinage des Gitans", entre foi , tradition et tourisme

Evelyne Cohen
Visiter Notre-Dame de Paris

Jean-Didier Urbain
Le résident secondaire, un touriste à part ?

Varia
Sandy Queudrus
La free-party. Le corps sous influence. Ambiance, lieux et scansions

Martine Segalen
Mariel Jean-Brunhes delamarre (1905-2001). Une oeuvre entre géographie et ethnologie

Henri-Pierre Jeudy
Entre mémoire et patrimoine

Marc Abélès
Transmettre la langue

Jean Cuisenier
Culture ordinaire et ethnicité

Alain Gauthier
Le regard muséal

Luis Felipe Baêta Neves Flores
Mémoires migrantes. Migration et idéologie de la memolre soclale

Jean-Louis Déotte
Merleau-Ponty: Hegel, le grand alexandrin

Masahiro Ogino
La logique d'actualisation. Le patrimoine et le Japon

Henri-Pierre Jeudy
Palinodie

Anne Cauquelin
Des lieux dits

Bernard Kalaora
Les cités du littoral. Le littoral dans tous ses états

Michelle Salitot
Le mythe de Scissy, patrimoine du Mont Saint-Michel

Notes de recherche

Pierre Bruno - Laurent Trémel
La pratique des jeux vidéo. Approche d 'un loisir de masse médiatisé

Sébastien Darbon
Quand les « bufs » jouent avec les « gazelles ». A propos de quelques stéréotypes dans le discours sur le rugby

Après avoir été considéré comme en voie de faire partie du "desert français", l'espace rural doit faire face à divers investissements : celui des techniques agricoles nouvelles porteuses de nuisances et remettant en cause la conservation des sols, celui lié à sa fréquentation par suite de ses nouvelles fonctions résidentielles et touristiques, celui associé à l'ampleur et à l'irréversibilité de certaines opérations d'aménagement. L'espace rural est ainsi le siège de profondes mutations et l'exigence d'une nouvelle gestion se heurte à la complexité et à l'hétérogénéité des éléments en présence. Il s'agit donc dans cet ouvrage de préciser la problématique de l'aménagement de l'espace rural et de donner la point de vue de l'économiste.

Les villes sont confrontées à une nouvelle forme de croissance urbaine : la métropolisation. Autrefois enjeux de puissance des États et des religions, elles aspirent désormais à exister en tant qu'acteur collectif capable d'orienter leur propre développement. Cette mutation présage-t-elle d'une démocratisation du gouvernement des villes ou doit-on davantage redouter que le développement urbain, sous l'effet de la globalisation de l'économie, soit de plus en plus confisqué par des mécanismes financiers et technocratiques ? La réponse ne peut être que nuancée. D'un côté, l'essor du marketing urbain et le caractère nébuleux de la " gouvernante urbaine " apparaissent comme les nouveaux masques de la dépolitisation. Mais de l'autre, les logiques de séparation à l'œuvre dans la ville et la nouvelle " grande peur " des pauvres imposent de faire reposer son développement sur un projet démocratiquement conçu. Ce livre se fonde sur une analyse historique, du XIXe siècle à nos jours, des pratiques adoptées pour " gouverner la ville " ; il souligne les limites de nos conceptions républicaines du lien social et l'urgence d'inventer, à l'heure de la mondialisation, des procédures politiques à la hauteur de la démocratisation des mœurs. Cet ouvrage s'adresse aux étudiants et enseignants en sciences sociales et humaines. Il concerne également les différents acteurs et professionnels des politiques sociales et urbaines. Il vise enfin les responsables politiques et les lecteurs motivés par une réflexion sur la démocratie et la ville.

2008 signe une inflexion dans l’histoire de l’humanité : la population urbaine devient majoritaire sur la planète. Mieux connaître les urbains, leurs conditions de vie, leurs opinions, leurs aspirations : telle est l’ambition de l’Observatoire des modes de vie urbains mis en place par Veolia Environnement. L’enquête menée pour cet observatoire fin 2007 auprès des habitants de quatorze grandes villes, réparties sur les cinq continents, a fourni l’occasion de cet ouvrage qui complète et met en perspective ces résultats. L’urbanisation, dans un contexte de mondialisation accélérée, suscite autant d’inquiétudes que d’espoirs. Elle peut s’avérer bienfait ou fléau. Bien gérée, elle améliore sensiblement la croissance et la qualité de vie pour tous. Mal gérée, elle favorise l’essor des bidonvilles et de la pauvreté. Une telle tension se trouve en arrière-plan de ce que ressentent les urbains, dont les appréciations oscillent entre deux pôles de l’utopie et de la science-fiction urbaines : la ville monstrueuse et la ville radieuse. Cet ouvrage collectif, auquel contribuent des spécialistes de premier plan, propose donc à la fois une analyse du contexte mondial d’urbanisation, une réflexion sur ce qu’est l’homo urbanus, un panorama des évolutions de la stratification sociale, ainsi qu’une présentation de quelques perspectives.

ENQUETES
- Comment les docteurs deviennent-ils directeurs de thèses ? le rôle des réseaux disponibles (3)
- Exposition de soi et reconnaissance de singularités subjectives sur les sites de réseaux sociaux (25)
- Les relations entre les scientifiques et la société (45)
- Deux gauches deux droites, vote de classe et vote culturel au Pays-Bas 2002 (61)
- Trajectoires de femmes ordinaires dans les années 1970 : la fabrique de la puissance d'agir féministe (77)
- Ecrire la rue : de la survie physique à la résistance au stigmate (95)
- Une analyse textuelle et thématique du journal d'Albert Vanderburg, sans domicile et auteur de blog (95)

THEORIES ET METHODES
- Comment mesurer la valeur accordée au travail ? (121)

DEBATS
- Vers la fin de la transmission ? de l'usage du logement pour assurer les vieux jours, le prêt à hypothèque (141)
- La méritocratie scolaire, un modèle de justice à l'épreuve du marché (161)

ENQUETES
- Les inégalités scolaires entre l'amont et l'aval. Organisation scolaire et emprise des diplômes (177)
- Planifier ses obsèques : raisons et enjeux identitaires d'une pratique nouvelle (199)
- Protection sociale, structures marchandes et temporalité de l'activité. Pigistes et comédiens face à l'assurance-chômage (215)
- Les dynamiques d'adaptation sociale des communautés turques en France et en Allemagne. Le cas des jeunes générations (235)
- Une société de classe moyenne ? le cas de la société suisse contemporaine (253)

THEORIES ET METHODES
- Rousseau et la médiation symbolique entre les hommes : contribution à un individualisme structurel (273)

DEBATS
- Le sociologue dans le champ médiatique : diffuser et déformer ? (287)

Interventions volontaires de l'homme sur son environnement, l'urbanisme comme l'aménagement, sont des disciplines nécessitant une praxis plurielle, une action au cœur de laquelle se retrouvent les pratiques des architectes, des élus et responsables administratifs, mais aussi des juristes, des historiens et des citoyens. Autant dire que plusieurs disciplines sont associées dans ce " champ de l'action humaine, pluridisciplinaire par essence, ancré à la fois dans le passé, le présent et l'avenir " et qu'un dictionnaire s'avère indispensable pour ordonner et donner un sens aux mots et concepts utilisés. Cette quatrième édition entièrement revue et augmentée, éditée pour la première fois en Dicos-poche, propose une information professionnelle replacée dans une perspective transdisciplinaire, doublée d'une présentation des problématiques actuelles.

Quoi qu’on en pense, la maison individuelle incarne depuis fort longtemps l’idéal résidentiel pour nombre de Français. Aujourd’hui, on en compte près de 20 millions en France sur un total de 34,5 millions de logements. En dépit des discours dénonçant l’étalement urbain, la défiguration des villages, la dénaturation des paysages, l’artificialisation des sols ou l’omniprésence de l’automobile et des infrastructures qui l’accompagnent, cette passion française pour le pavillon avec jardin et garage est loin d’être remise en cause. De récents sondages montrent d’ailleurs que la crise sanitaire liée au Covid-19 a intensifié cette tendance lourde : la promotion du télétravail pousse de plus en plus de Français à privilégier le repli dans le pavillon, forme d’habitat total synonyme de sécurité sanitaire et de protection ultime, qui devient le théâtre de nombreuses activités professionnelles et de loisirs, sans oublier les occupations traditionnelles comme la cuisine, le jardinage ou le bricolage. Ne sommes-nous pas là en présence d’un tournant anthropologique ?

Une France de pavillon (13)
- La préférence des Français pour la maison individuelle : une inclination bien ancrée (13)
- Un engouement pour la maison individuelle ancré sur le terrain (26)
- Les ressorts de la préférence pavillonnaire (41)

Une grande passion contrariée et critiquée (49)
- Les pouvoirs publics face à un choix cornélien (49)
- Le mouvement moderne, un mouvement anti-pavillonnaire (58)
- Des projets expérimentaux de construction de maisons individuelles jusqu'au mouvement des "castor" (63)
- Le désengagement de l'Etat et la libéralisation du crédit '73)
- Du concours Villagexpo au concours Chalandon (77)
- Le modèle pavillonnaire américain en France (84)
- Une vision commune du monde (97)
- La maison individuelle avec jardin difficilement compatible avec le développement durable (105)
- En guise de conclusion (115)

Une passion plus que jamais assumée (117)
- Un habitant total dans un pavillon total (117)
- L'habitant total ou un souci d'ouverture anthropologique (119)
- L'habitant du pavillon est plus que jamais individualisé (122)
- Le pavillon avec ses coins et recoins (126)
- Un monde à portée de main (129)
- Un pavillon facilement appropriable (132)
- Habiter par corps (135)
- Le pavillon et ses moments (139)
- Le pavillon "habitant" (142)
- Le pavillon et son jardin (148)
- Le pavillon "confiné" perméable à la pression extérieure (152)
- Pour une socio anthropologie de l'habitant total (158)

Les figures du pavillon enchanté... (161)
- Le pavillon sécurié (163)
- Le pavillon clubbisé (170)
- Le pavillon gentrifié (174)
- Le pavillon écologique (181)
- Le pavillon convivial (185)
- Pavillon enchanté = pavillon métropolisé ? (193)

Les figues du pavillon désenchanté (197)
- Le pavillon inachevé (199)
- Le pavillon insociable (203)
- Le pavillon excentré (213)
- Le pavillon inadapté (223)
- De la triste passion pavillonnaire (227)

La ville d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celle du siècle passé : urbanisation diffuse, centres commerciaux et grands équipements isolés, lotissements sécurisés... Les territoires sont parfois difficiles à nommer et cette dispersion accentue les fractures sociales.
Face à ce constat, les avis divergent : faut-il exclusivement défendre les métropoles au nom d'un ruissellement économique qui profiterait à tous, ou se ranger du côté des territoires berceaux de l'authenticité ?
Cet ouvrage plaide pour une complémentarité des centres et des périphéries, pour une diversité des manières d'habiter et de vivre, et propose des pistes pour y parvenir. Il traite des dispositions et des formes de la ville de demain en privilégiant le respect des équilibres environnementaux, car le travail des urbanistes et les décisions qu'il implique ne peuvent plus ignorer aujourd'hui la fragilité de notre monde et l'urgence d'y remédier.

Les années 1970 et la découverte de la ville
1-Des étudiants hors de Paris (13)
- un lieu calme (13)
- des enseignements organisés par disciplines (14)
- les étudiants comme moteur (16)
- une volonté manifeste d'ouverture (17)

2- Architecture et sciences humaines, Henri Lefebvre et le droit à la ville (19)

3 - Architecture et forme urbaine, Versailles 1969-1975 (27)

Cinquante ans après : le droit à la ville
4 - Faire de tout logement un chez soi appropriable et évolutif (43)
- être chez soi (47)
- éloge des pavillons (56)

5 - Contre les logiques séparatrices : rassembler des tissus urbains diversifiés (65)
- le foncier, cet éternel oublié (65)
- une géométrie invisible (68)
- macro-lot et tissus haussmanniens, quelle évolutivité ? (74)
- clôture et sécurité : la gated-community et l'enfermement consenti (79)
- le tissu urbain est-il un concept opératoire ? (83)

6 - Unifier la ville fragmentée par un jeu de centralités (89)
- les espaces publics sont-ils toujours l'armature de la ville ? (91)
- redonner aux voiries un caractère d'espaces publics (95)
- l'urbain contre la ville ? (99)
- penser la ville à partir des centralités (101)
- la ville comme constellation (105)

7 - Retrouver les chemins de l'eau pour accorder la ville et le territoire (109)
- les chemins de l'eau (110)
- tout espace non bâti n'est pas un vide (114)
- il ne suffit pas de préserver, il est temps de restituer (116)
- les chemins de l'eau comme système (118)