La gestion différenciée est une façon de gérer les espaces verts en milieu urbain qui consiste à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité ni la même nature de soins. Selon cette approche qui s'inspire de techniques agricoles traditionnelles ou de gestions douces telles que Prosilva, il est inutile, voire écologiquement non pertinent de, par exemple, tondre systématiquement et souvent toutes les surfaces enherbées, ce qui conduit à n'obtenir qu'un même milieu (pelouse rase), presque monospécifique, c'est-à-dire banal et très appauvri en biodiversité, ne développant que peu de services écologiques, peu utile pour la faune, hormis pour quelques espèces invasives ou ubiquistes (l'étourneau par exemple).

Depuis quelques années, est apparue une nouvelle envie d'espaces verts aussi peu falsifiés que possible, assez foisonnants pour permettre le rêve et l'évasion, et suffisamment libres pour autoriser à chacun son usage propre. Influencés par le contexte politique international de l'après-sommet de Rio et les expérimentations écologiques des villes d'Europe du Nord, de nombreux concepteurs et gestionnaires d'espaces verts publics ont accompagné cette révolution culturelle et repensé les vocations de la nature dans la ville en s'orientant vers une gestion écoresponsable, soucieuse des économies de ressources naturelles. Cet ouvrage nous immerge dans le monde des responsables des services espaces verts des collectivités locales pour nous parler de la révolution des valeurs culturelles et des pratiques culturales portée par les pionniers, les praticiens du mouvement de « la gestion différenciée » des jardins urbains.

La construction de la gestion différenciée : une généalogie d'idées depuis 40 ans (12)
- les prémices de la critique de la gestion intensive dès les années 70 (15)
- L'influence des nouveaux modèles de gestion "plus proches de la nature" d'Europe du Nord (21)
- La diffusion de principes de gestion écologique en France dans les années 1980-1990 (25)
- Le socle commun de la gestion différenciée après les années 90 (31)
- Les représentations croisés des porteurs européens de la gestion différenciée (36)

L'entretien différenciée : priorités scientifiques et techniques (44)
- Une étape entre la gestion horticole et la gestion durable (46)
- Mise en place d'une méthode partagée : codes, guides et référentiels (50)
- Engagements de la gestion différenciée pour la préservation des ressources naturelles (66)
- Evolution des fournitures végétales et adaptation du matériel (77)
- Bilans des politiques publiques de gestion différenciée (82)
- Conditions sociales d'acceptabilité de la gestion différenciée : engagement politique, formation, communication (90)

La conception différenciée : l'offre des trois natures pour des usages urbains (100)
- Un préalable : quelles demandes sociales de paysages, de nature, de jardins publics dans la ville ? (105)
- Le repère de la nature horticole (112)
- L'idéal d'une nature champêtre (115)
- L'exploration de la nature sauvage (129)
- Nouveaux référents des projets de gestion différenciée (144)

Au-delà de la gestion différenciée : quelles nouvelles politiques durables de la nature en ville ? (150)
- Vers la planification des territoires urbains : quelle place pour les paysages ? (153)
- Vers une contribution environnementale : quel concept de renaturation ? (157)
- L'appropriation sociale des espaces verts : quels usagers ? quels jardiniers ? (167)
- Vers une recherche d'efficiencedu management des espaces publics : quelle évaluation ? (173)
- De nouvelles natures urbaines réinventées au filtre du développement durable (178)

Les préoccupations liées à l’environnement, notamment la préservation de la ressource en eau, sont aujourd’hui au cœur de la réflexion des communes.

De plus, de nombreuses collectivités doivent faire face à un développement des espaces publics à gérer, sans pour autant bénéficier d’une augmentation des effectifs des services techniques.

Par un entretien adapté aux particularités de chaque site, la gestion différenciée appliquée aux espaces verts est un outil permettant de répondre à ces enjeux, en repensant l’intervention des services espaces verts.
Le Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement et le Conseil Général de la Vendée, dans le cadre de leurs réflexions sur le Développement Durable, ont pris l’initiative de mettre au point ce guide méthodologique proposant une démarche pratique, adaptable à chaque commune.