Comment s'est organisée, au fil des années, la vie des gens dans la ZUP de Nîmes, et quels récits font-ils de cette vie ? Pour cette recherche plusieurs sources ont été utilisées : témoignage personnel et témoignages d'autres habitants, receuillis au magnétophone, et publiés comme articles dans le journal du quartier, mêlés à la revendication du réseau associattif; et finalement observation longue et précise à la manière de l'ethnologie, qui avait donné lieu à des publications dans des revues réservés à la recherche et au travail social.
Ce sont ces textes divers, plus simples et plus directs, plus élaborés et plus compliqués, qui sont reproduits ensemble : ils reçoivent de ce fait un éclaircissement et un relief réciproques.
Avant d'être observés par la sociologie, sur leur propre vie, les habitants ont développé leur propre observation : les conclusions sont parfois les mêmes, et dans la même responsabilité, citoyens et chercheurs, c'est l'action qui est le souci et l'objectif commun.
Personne ne peut se désintéresser de cette deuxième société qui depuis 25 ans, s'est installée progressivement entre grandes villes et campagnes : banlieues périphériques au double rôle ambigu :
- Grand théâtre commode, pour les journalistes, où se combattent en connivence, mauvaise vie et délinquance, racisme et chômage, ennui et violence,
- Lieu vide, coulisses obsures où la grande société regroupée dans les centre-ville restaurés et mythiques, peut remiser en toute discrétion, population assistée et travailleurs sociaux, ancienne misère et nouvelles pauvretés
Quelques chose pourtant se passe dans les ZUP, une vie différente qui se cherche, et, dans le mélange des ethnies et des langues, un autre langage, peut-être qui se met en place, et obligera à trouver une autre façon de construire la ville et de gérer-respecter la vie quotidienne.