Les jardins d'antan séduisent par leur authenticité. Ils nous replongent dans notre enfance joyeuse où le jardin était le trait d'union entre les générations, entre la nature et la maison. Les jardins de curé dévoilent les vestiges d'une spiritualité oubliée; ceux de nos grands-mères, quant deux, sont à la France ce que les fameux jardins de cottage sont à l'Angleterre. Tels de vieux grimoires, ils recèlent une mémoire populaire et un patrimoine végétal précieux nécessaires à la compréhension de nos aïeuls, ils reflètent leurs qualités humaines.

De nos jours, le besoin de se ressourcer en retrouvant des racines terriennes se concrétise naturellement à travers le jardinage. Dans notre société technologique, le jardinage devient une activité équilibrante, qui permet à chacun de se détendre, de s'épanouir et d'exercer sa créativité. Visité ou créé, le jardin engendre des émotions indicibles et des plaisirs partagés au fil des jours et des saisons. Il favorise l'éveil des plus jeunes : leçons de patience, de rigueur, d'attention, d'humilité et de générosité.

Ces jardins simples répondaient aux mêmes besoins que les nôtres aujourd'hui : disposer d'un havre de paix accueillant, récolter une nourriture saine et variée et fleurir l'autel ou la maisonnée. Ces jardins à vivre reprennent le pas sur les jardins à montrer, plus conventionnels. Pour autant, la quête esthétique reste omniprésente, notamment par l'utilisation d'objets détournés, issus de brocantes, patines par l'usage ou le temps. Ils contribuent adonner une âme au lieu.

Les pratiques des générations passées répondent aussi aux aspirations des nouveaux jardiniers. Ces derniers, conscients de la nécessité de préserver la nature, utilisent des «savoir-faire de grands-mères» ou des méthodes empruntées à l'agriculture biologique. Ils se prennent à rêver d'autarcie, de nourritures saines et diversifiées : fruits, légumes classiques ou retrouvés ou encore végétaux propices à améliorer la santé. Les nouvelles tendances jardinières prônent également une économie de gestes et de moyens.