Figure originale des métiers de l'urbanisme et de l'architecture, Simon Teyssou mène, à l'écart des grandes agglomérations, une démarche expérimentale dont les méthodes et les objectifs s'inscrivent au plus juste dans les priorités d'aujourd'hui. Avec le Cantal comme lieu-racine, l'actuel directeur de l'École nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand intègre de fait, dans sa pédagogie comme dans sa pratique, les impératifs écologiques et économiques d'un avenir vivable auquel, tous, nous aspirons. Recours aux ressources locales, préservation de l'existant, recherche de l'efficacité dans les relations entre acteurs... tels sont les outils qu'il met en œuvre dans le contexte contraint d'une ruralité aux moyens techniques et financiers des plus modestes.

« Affûter le dessin pour ne pas en faire trop » : c'est là le credo de Simon Teyssou. Une conviction qui sous-tend les projets de son agence, l'Atelier du Rouget, implantée dans une commune d'un millier d'habitants et qui - nous en avons la certitude - mérite d'être reprise au compte de tous les acteurs de l'urbain, du bourg à la métropole.

Se doter d'une vision stratégique forte nourrie d'une approche de terrain pour mieux articuler les échelles et parier sur une soustraction « positive », la libération de l'espace, la souplesse des usages... Celui que le jury du Grand Prix de l'urbanisme 2023 a identifié comme le chef de file d'une nouvelle génération de concepteurs propose une autre voie à la modernité : à grande échelle, la redécouverte du présent.

"Se mettre en danger", un urbaniste de campagne (11)
- L'écologie à l'aune des ruralités (17)

Vers un urbanisme "alter urbain" (29)
- Un récit alter urbain (31)
- Simon Teyssou (42)
- Entretien : références et inspirations (47)
- Atelier du Rouget Simon Teyssou et associés (55)
- La méthode Teyssou (60)
- S'inspirer des territoires pour bâtir les politiques publiques (61)
- Conq points pour une pédagogie renouvelée (63)
- Un urbanisme invisible ? (73)

Carnet de projets (75)
14 projets (79)

Fonder (83)
- Habiter dans un centre-bourg, un immeuble au Rouget
- Un urbanisme des petites choses, le plan-guide du parc du Rouget
- Réenchanter l'unique rue du village : espaces publics à Chaliers
- Faire avec les moyeuns du bord : espaces publics à Saint-Illide
- Vers des études opérationnelles : habiter Olliergues en 2030

Prolonger (107)
- Vers un parc des équipements : plan-guide et espaces publics à Cancon
- Les espaces vivriers comme outils de recomposition urbaine : étude urbaine pour la ville de Lezoux
- Densifier le périurbain : une extension urbaine à Limoges
- Faire commun en campagne : une halle dans la vallée de Mandailles
- Un édifice pour panser l'entrée du bourg : la Maison du Parc régional des Causses eu Quercy

Explorer (131)
La mutation d'un quartier prioritaire : la transformation du groupe scolaire de Marmiers à Aurillac
- Plaisir urbain et écologie des lieux : référentiel des espaces publics du centre ville d'Aurillac
- Régénérer une petite ville dans l'adversité : étude urbaine de Callac
- Un tiers-lieu pour un centre-bourg : réhabilitation de l'ancien collège Saint-Joseph à Pleaux

La ruralité aux avant-postes de la transition écologique (149)

- Relier vision et action en milieu rural (151)
- Densité vécue versus densité bâtie : sur la revitalisation des centralités historiques (161)
- repenser le territoire à l'échelle France (169)

Un Grand Prix de l'Urbanisme : matières, manières (175)

- Un monde qui change (176)
- Débat du jury : entre gravité et enthousiasme, un Grand Prix "hors les murs" (178)
- Transformer les territoires non métropolitains avec noblesse, justesse et générosité (184)

Le paysage entre scénographie et territoire
- La démarche de Jacqueline Osty (17)
- La ville et la vie, autobiographie scientifique (25)
- AJOA, Atelier Jacqueline Osty & Associés : portrait d'une agence en mutation (39)
- Une urbaniste par nature, propos croisés issus de la consultation des experts (42)

Le paysage urbaniste : enjeux
- Le sens des lieux avant l'intelligence des cartes formation et transmission (49)
- Du paysage global à la scénographie urbaine, comment le paysage construit la ville (61)
- Quand la nature en ville rend libre du rôle émancipateur du paysage sur les usages urbains (71)
- Versune naturalité urbaine pour mettre une culture de l'écologie en milieu urbain (81)

Portfolios
- Vers un paysage global (93)
- Les espaces publics (107)
- Les parcs, nouvelles centralités urbaines (123)
- Le paysage, vecteur de régénération urbaine (133)

Les nominés
- L'AUC, enfants erribles de l'urbanisme ? (142)
- Laurent Davezies, l'économiste qui fait bouger les lignes de l'urbanisme (164)
- Jean-Marc Offner, l'urbaniste des traverses (184)

« Il en faut tout de même du culot pour intituler un ouvrage “la ville pas chiante”.
Les auteurs auraient pu choisir un vocabulaire plus onctueux, leur éditeur les
inciter à plus de modération. Parler d’aimables cités aurait été plus convenable.
Et convenu. Car ces mots bienveillants, qui ne fâchent personne, sont désormais les grands poncifs du marketing territorial. À force de novlangue, le dit de l’urbain en perd ses directions, ses objectifs jusqu’à en devenir inefficace. Pour avoir souvent entendu que “l’urbanisme c’est barbant, personne n’y comprend rien”, on se dit qu’il faut cesser de jargonner gouvernance, coélaboration, smart cities, mixité fonctionnelle ou renforcement de la cohésion sociale. Ça ne peut pas faire de mal d’y aller franco ! Faire la ville pas chiante et y intéresser les habitants, c’est peutêtre commencer par arrêter les discours emmerdants.
Mais il faut être plus culotté encore pour penser, comme les auteurs de cet ouvrage, que cette ville-là est possible. Que des métropoles aux communes de la ruralité, le paysage urbain peut être plaisant, rigolo, beau, historique, inventif, surprenant, ordonné, foutraque, praticable, confortable, animé, ouvert, serein, sûr... Toujours divers, jamais ennuyeux. En ces temps de pandémie où la tentation est devenue forte d’aller chercher ailleurs de l’herbe que l’on suppose plus verte, il est urgent d’apporter la preuve qu’on peut la fabriquer, cette ville riante, éthique et durable.

- Placer le paysage à l'origine (20)
- Inventer un programme ad hoc (38)
- Faire une ville permissive (54)
- Activer une ville solidaire, équitable, émancipatrice (72)
- Rendre aimables les rez-de-chaussée (88)
- Jouer avec le transitoire (104)
- Concocter une ville du bien-être (120)
- Susciter l'accident heureux (134)
- Travailler et produire dans la ville pas chiante (156)
- Réinventer dans une ville jamais finie (170)