"Un monde pour soi" est un outil percutant de prise de conscience que nos rêves de maisons individuelles sont en contradiction avec le bien-être collectif et personnel. En 26 minutes, ce film d’auteur narre une histoire, tout en laissant au spectateur le temps d’imaginer et de penser dans un monde où le rythme des images laisse peu de temps à la réflexion. Un documentaire où l’on découvre notamment que les nouveaux quartiers portent souvent le nom des espèces qu’ils ont détruites. Ce n’est pas un film sur les Parcs mais un film sur ce que les territoires ruraux comme les Parcs pourraient insidieusement devenir si l’on n’y prend garde. Des projections-débats avec les élus, qui approuvent les documents d’urbanisme, et les habitants qui les demandent ou les subissent sont programmées dans les territoires dès cet automne. Le film réalisé par Yann Sinic et écrit par Nathalie Combe, "Un monde pour soi" est dans la veine des créations des films documentaires : il raconte une histoire faisant référence à Jean Giono et à sa nouvelle L’homme qui plantait des arbres, en expliquant que notre mode d'habiter les territoires ruraux incarne, à bien y regarder, nos valeurs individualistes et consuméristes. Le réalisateur a fait le choix d’interpeller les consciences sur nos nouvelles façons artificielles d’habiter, où l’on se cache dans des maisons standards et individuelles, séparées par des haies de thuyas ou des murs, stérilisant tout lien social.