Comment s'est organisée, au fil des années, la vie des gens dans la ZUP de Nîmes, et quels récits font-ils de cette vie ? Pour cette recherche plusieurs sources ont été utilisées : témoignage personnel et témoignages d'autres habitants, receuillis au magnétophone, et publiés comme articles dans le journal du quartier, mêlés à la revendication du réseau associattif; et finalement observation longue et précise à la manière de l'ethnologie, qui avait donné lieu à des publications dans des revues réservés à la recherche et au travail social.
Ce sont ces textes divers, plus simples et plus directs, plus élaborés et plus compliqués, qui sont reproduits ensemble : ils reçoivent de ce fait un éclaircissement et un relief réciproques.
Avant d'être observés par la sociologie, sur leur propre vie, les habitants ont développé leur propre observation : les conclusions sont parfois les mêmes, et dans la même responsabilité, citoyens et chercheurs, c'est l'action qui est le souci et l'objectif commun.
Personne ne peut se désintéresser de cette deuxième société qui depuis 25 ans, s'est installée progressivement entre grandes villes et campagnes : banlieues périphériques au double rôle ambigu :
- Grand théâtre commode, pour les journalistes, où se combattent en connivence, mauvaise vie et délinquance, racisme et chômage, ennui et violence,
- Lieu vide, coulisses obsures où la grande société regroupée dans les centre-ville restaurés et mythiques, peut remiser en toute discrétion, population assistée et travailleurs sociaux, ancienne misère et nouvelles pauvretés
Quelques chose pourtant se passe dans les ZUP, une vie différente qui se cherche, et, dans le mélange des ethnies et des langues, un autre langage, peut-être qui se met en place, et obligera à trouver une autre façon de construire la ville et de gérer-respecter la vie quotidienne.

Des campements de sans-abri aux bâtiments vétustes, des cités de logement social aux lotissements pavillonnaires, la question du logement modèle profondément les villes.
Quelles sont les dimensions du besoin en logement ? Comment le logement est-il produit et distribué dans les différentes sociétés ? Comment est-il devenu une « marchandise » particulière, influant sur l'intégration sociale ? Comment est-il parvenu au statut de « problème public » mobilisant l'État et un appareil de normes architecturales et techniques ? Quel est le rôle des associations, des collectivités locales et des ménages ? Quelle est la fonction du logement social ? Que signifie l'incitation à l'accession à la propriété ? Comment les stratégies résidentielles des ménages, des acteurs économiques et des politiques nationales ou locales déterminent les transformations des quartiers urbains ? Que signifie « habiter » un logement et un espace urbain particulier ?
En mobilisant les nombreuses recherches de sciences sociales menées sur ces questions, l'auteur offre une synthèse de ses enseignements pour différents publics.

Rien de plus révélateur qu'une maison. Donatella Caprioglio fait partie de ceux, nombreux, qui sont perpétuellement en quête de la demeure idéale. Elle en a fait le sujet d'un livre à la fois personnel et universel sur les maisons, avec, en filigrane, nos souvenirs de la maison d’enfance, lieu de mémoire peuplé de fantômes.Il existe autant d’espaces que de manières de les habiter. Cette diversité est le fruit du rapport affectif qui nous lie à elles. La maison est la métaphore de notre espace intérieur, trop vide ou trop encombrée, désordonnée ou maniaque. Elle reflète aussi les relations qu'entretiennent les personnes qui y vivent.A travers cette promenade intime au cœur des maisons, l’auteur nous propose une méditation qui, au fil de la lecture, nous éclaire sur le lien profond entre maison et identité.

Cycle de conférences du CAUE 30 du Jeudi 11 avril 2013 à Nîmes - 1h30 mn

Conférence de Jean Viard, sociologue, éditeur, directeur de recherche à science-Po Paris.
Cette conférence prend place dans le dixième cycle de conférences organisé par le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement du Gard.
Jean Viard aborde un sujet largement développé dans son dernier ouvrage, "Nouveau portrait de la France, la société des modes de vie" : celui de nos manières de vivre, dans une société où la place du travail a considérablement évolué. Les choix de mode de vie priment de plus en plus sur les choix professionnels. L'allongement de la durée de vie, l'importance des loisirs, la mobilité virtuelle... sont quelques exemples des changements à l'œuvre dans la société française, alors que le politique est incapable de suivre le mouvement, d'accompagner ces nouvelles manières d'habiter et de vivre. Demain reste un monde à inventer !.