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Cote : HAB-016
Nous partons d'une étude ethnographique d'un groupe ouvrier habitant La Grand-Combe (Gard) pour comprendre un processus de construction d'identité sociale face à son expérience de travail comprise comme singulière.
Le "monde de la mine" est perçu comme une référence à la fois différentielle et structurelle de l'identité dans la construction de projets de vie des familles de mineurs. Un repère "positif", une "Valeur-Travail" sur laquelle les frontières symboliques du groupe d'appartenance sont cartographiées. A partir de leurs représentations, de leur manière singulière d'attribuer des significations aux pratiques et interactions sociales et de leur manière de penser l'ordonnance sérielle du temps du vécu et du temps de la vie, notre but est de dimensionner une "communauté de travail" et cerner leur mode de vie familial et les relations sociales "autrefois" et "aujourd'hui". La Grand-Combe, après avoir vécu une longue période régie par un système de mono-industrialisation et d'urbanisation du type ville minière, subit actuellement, après la fermeture des puits, l'impact de la récession industrielle. Ce processus est vécu par la communauté de travail comme la discontinuité d'un quotidien rythmé par le travail à la mine.
Face à ces changements sociaux qui inscrivent la ville dans un processus de dés-industrialisation, nous décrivons comment vivent les mineurs et leurs familles qui sont restés dans la ville. Nous élucidons comment sont réactualisées les références identitaires du groupe dans ce processus d'attribution d'un sens à l'univers social, comment est ré-élaborée l'interaction quotidienne après la disparition de ce point de repère traditionnel et comment est repens‚ l'ordre quotidien à partir de ces nouveaux facteurs déterminants : la mutation et la crise, le chômage, le recul économique, le besoin de qualification professionnelle, la société de consommation et de la communication.
Nous montrons qu'aujourd'hui, malgré la disparition des espaces réels sur lequel le groupe fonde son identité, la mémoire peut coller ces références dans certains moments, instants d'interaction qui sont vécus comme étant leur propre rythme construit. C'est dans ces temps de la sociabilité qu'ils restituent un rythme au quotidien, un sens à l'existence du groupe qui se reconnaît à partir d'une identité-valeur (le travail à la mine, la famille corporative, valeurs comme la complicité et la solidarité, une trajectoire commune, par un "lignage"
minier, etc.). C'est dans la sociabilité que nous avons cherché à comprendre comment est engendré un rythme qui leur assure une même conception de l'existence, un "repos".
Nous partons d'une étude ethnographique d'un groupe ouvrier habitant La Grand-Combe (Gard) pour comprendre un processus de construction d'identité sociale face à son expérience de travail comprise comme singulière.
Le "monde de la mine" est perçu comme une référence à la fois différentielle et structurelle de l'identité dans la construction de projets de vie des familles de mineurs. Un repère "positif", une "Valeur-Travail" sur laquelle les ...
HABITAT ; LA GRAND COMBE ; ANTHROPOLOGIE URBAINE ; VILLE MINIERE ; THESE ; GARD ; RELATION SOCIALE ; RAPPORTS SOCIAUX
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