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Cote : A-260
Vivre ensemble avec des amis, concevoir avec de futurs voisins le village ou l'immeuble que nous allons partager, qui n'en a pas rêvé ? Le thème de l'habitat groupé participatif séduit. En me lançant dans ce projet d'écriture, je ne me doutais pas de sa richesse et de sa complexité. J'y ai rencontré des gens ouverts, engagés, confiants, parfois fatigués mais toujours enthousiastes, certains encore étourdis d'avoir osé, d'autres gourmands de raconter. Ils s'expriment rarement d'une même voix, mais sont tous convaincus qu'ils recommenceraient, sans doute un peu différemment.
De qui parle-t-on ? De ces femmes et de ces hommes, ces familles qui, ensemble, achètent un terrain, conçoivent et réalisent leurs maisons, décident de ce qu'ils vont partager (jardin, salle, atelier...) et mutualiser (tondeuse, outils, éventuellement voiture...). On parle de ces habitants qui veulent lutter contre la spéculation immobilière et recherchent le meilleur statut pour y parvenir, qui veulent rendre leurs projets financièrement accessibles à tous, ou encore accueillir sous le même toit locataires et accédants ; des projets où l'écologie va de soi et où le maître mot est solidarité.
Jusqu'ici, une expression semblait les définir. On parlait d'«habitat groupé». Puis, en 2010, quelques associations ont proposé l'expression «habitat participatif», l'estimant plus en phase avec ce qu'il recouvre actuellement. Le livre alterne la présentation de projets anciens, porteurs de vécu, et d'autres plus récents, porteurs d'avenir. Aussi, je propose de les appeler ici «habitat groupé participatif».
Ce type d'habitat a déjà une longue histoire. Les hameaux et villages fondés il y a bien longtemps par nos ancêtres paysans qui s'entraidaient dans la construction de leurs maisons et au travail n'en sont-ils pas une première expression ? En 1860, Jean-Baptiste Godin, serrurier devenu industriel, concrétise dans son Familistère de Guise, dans l'Aisne, une vision qu'il prônait du progrès social dans l'entreprise, en l'occurrence sa fabrique de poêles en fonte. Il proposait aux ouvriers et à leurs familles des logements spacieux pour l'époque, bien aérés et lumineux, disposés autour d'une vaste halle couverte où la vie quotidienne s'organisait. Des équipements souvent inédits comme un théâtre, une piscine ; 5 bains-douches, un kiosque à musique, des écoles, un «pouponnât», une bibliothèque témoignent de l'intérêt que Godin portait au bien-être des gens qui travaillaient à l'usine. Mais cette forme d'habitat groupé coopératif était à l'initiative d'un seul homme et le projet déclina rapidement à sa mort, même si la coopérative perdura jusqu'en 1968 et si certains bâtiments du Familistère sont encore habités en tant que logement social.
Autre exemple, les Castors qui, au début des années 1950, faisant face à une grave pénurie de logements, ont entrepris de construire ensemble leurs logements en s'entraidant, dans différents lieux en France. Expériences marquantes dans lesquelles quelques projets actuels pourraient se reconnaître.
Vivre ensemble avec des amis, concevoir avec de futurs voisins le village ou l'immeuble que nous allons partager, qui n'en a pas rêvé ? Le thème de l'habitat groupé participatif séduit. En me lançant dans ce projet d'écriture, je ne me doutais pas de sa richesse et de sa complexité. J'y ai rencontré des gens ouverts, engagés, confiants, parfois fatigués mais toujours enthousiastes, certains encore étourdis d'avoir osé, d'autres gourmands de ...
ARCHITECTURE ; HABITAT ; HABITAT GROUPÉ ; PARTICIPATION ; HABITAT et ECOLOGIE ; HABITAT COLLECTIF
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