Conférence sur « Robert Prohin – Une vie de passion pour l’architecture », dans le cadre du Mois de l'architecture 2017, donnée le 13/06/2017 à la Médiathèque de Vauvert, (dans le cadre des Jeudis de Jaurès), par Anne-Marie Llanta, architecte-conseiller au Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement du Gard en partenariat avec la Région Occcitanie, la DRAC et la commune de Vauvert.  Robert Prohin (1939-2015) est un architecte gardois qui a principalement œuvré dans le Gard et en Lozère. Ses réalisations expriment l'attention toute particulière qu'il porte aux usagers. Robert Prohin déploie un talent singulier, en concevant chaque projet de façon à l’intégrer au mieux à son environnement tout en lui offrant, par-delà les différents choix architecturaux (volumes, techniques de construction, choix des matériaux, composition des façades…) une dimension très personnelle, toute en poésie.

Les cours publics - Session 2007-2008, histoire & actualité de l'architecture.

La présentation de l’architecture domestique et de son développement en Gaule jusqu’à la Conquête romaine est une démarche complexe qui va bien au-delà de la seule connaissance de l’évolution des plans d’édification et des technologies mises en œuvre. Le choix sera porté sur les rivages méditerranéens du monde celtique qui sont en contact permanent et étroit avec les grands mouvements économiques ou politiques qui parcourent la Méditerranée dès la fin du VIIe siècle av. J.-C.

Le fil conducteur de ce parcours architectural nous conduira des premières agglomérations des VI et V siècle av. J-C. (Martigues, Sigean, Lattes, Montlaurès...) aux oppida du II ou tout début du Ier siècle av. J-C. (Nages, Entremont...). Il nous permettra de comprendre les choix architecturaux et organisationnels développés pour répondre aux besoins sociaux de communautés alors en profondes mutations politiques et économiques.

C'est autour du courant le plus «progressiste», car ouvert aux valeurs culturelles gréco-italiques, que nous pourrons saisir au sein des sociétés indigènes les prémisses de la ville et de son urbanisme, notion et concept jusqu'alors réduits à leur plus simple expression, celle de places centrales fortifiées sur les territoires et planifiées pour une population à vocation essentiellement agropastorale.

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La remarquable diversité des programmes de l’architecture et des travaux publics des Romains ne doit pas faire oublier la réalisation la plus évidente de l’art de bâtir : la maison d’habitation ou, en d’autres termes, la domus.
Dès que les Romains eurent maîtrisé les techniques de la maçonnerie et de la charpente, leurs résidences ont bénéficié d'une qualité structurelle égale et souvent supérieure à celle des maisons du monde Grec. Mais c'est en fait grâce à l'héritage Grec, dont ils se sont montrés les admirateurs sincères, que les Romains vont porter à un niveau étonnant le confort et le luxe décoratif découverts dans les demeures hellénistiques.
C'est à Pompéi que la visite de la maison romaine prend toute sa saveur, en raison de la préservation tragique mais remarquable de toute la ville, mais aussi et c'est le double privilège accordé à notre curiosité par le Vésuve, en raison de l'extrême richesse de la Campanie, ayant entrainé la richesse de cette ville et la qualité de son architecture.

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Le paysage urbain de la France médiévale est difficile à restituer et , trop souvent, son évocation se borne à la mise en scène d'édifices isolés, cathédrale ou enceinte urbaine. On accrédite ainsi l'idée que ces monuments majeurs, créations artistiques accomplies, étaient des produits exceptionnels d'une civilisation encore dans l'enfance et dont les capacités s'épuisaient dans ces constructions hors normes. Or il n'en était rien. La paysage urbain des villes médiévales se composait d'une grande variété d'édifices, adaptés à tous les besoins d'une société complexe, et relevant d'une pratique architecturale et d'une économie de la construction très élaborées. L'essentiel du tissu urbain était composé des logis des urbains, bourgeois, clercs et chevalier : c'est cet habitat qu'entend rendre compte cette communication.
Elle s'attache plus particulièrement aux XIII, XIII et XIV siècles et propose une compréhension des programmes qui guidaient les commanditaires et des fonctions qu'assumaient les maisons. L'observation des caractères de leurs façades va de pair avec la description de leurs aménagements intérieurs, pout tenter une évocation réaliste du cadre de vie de la majorité des habitants des villes durant ces trois siècles.

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La demeure noble en milieu rural fait l’objet d’une évolution permanente de l’An mil jusqu’à la Renaissance, comme en témoignent les nombreux exemples de manoirs et de châteaux pris dans les campagnes anglaises et françaises. Tour, salle et chambre sont des éléments fondamentaux pour la compréhension du fonctionnement de la demeure, de la place de la noblesse dans la société, ainsi que celle de l'administration du domaine et des autres fonctions seigneuriales. Sont explorées les similitudes et les différences des deux côtés de la Manche, en Angleterre et dans le grand Ouest français.

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La période des Temps modernes (XVIe-XVIIIe siècles)est illustrée par une évolution radicale et relativement rapide des demeures de campagne : le château perd ses fortifications et se mue en maison de plaisance et l’habitat populaire, de cabane devient maison. Ces transformations ne sont cependant que l'effet sur l'architecture de bouleversements politiques et sociaux : l'étatisation des fonctions de défense, la promotion des «fermiers», fermiers généraux et fermiers ruraux et, d'une manière générale, les changements de la société.
C'est dans la transformation des demeures des villes, transformation en grande partie technique et fonctionnelle que c'est constitué la modernité et même la spécificité de la manière française de bâtir. Ce progrés, lent et laborieux, ne peut être observé dans tout son développement qu'en faisant des incursions dans la «proto-renaissance» du XIV siècle et en allant jusqu'à la révolution industrielle, plus décisive en ce domaine que la révolution politique.

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Au siècle des Lumières, le roi de Prusse Frédéric le Grand prétendait que pour obtenir une architecture parfaite, il fallait en commander les façades à des Italiens et les intérieurs à des Français. La réputation de «faiseurs d'appartements» des architectes français s'était alors répandue jusqu'à la Russie. L'éclat de la cour de Versailles porte sans doute une grande part de responsabilité sur ce phénomène, mais on ne peut s'arrêter à cette seule interprétation. L'importance primordiale accordée à la «manière d'habiter» la demeure et, par voie de conséquence, à sa «commodité» remonte à l'aube des Temps modernes et même un peu avant. On tentera, grâce à quelques exemples particulièrement significatifs, d'en suivre l'évolution, depuis la fin du XIV siècle jusqu'à la veille de la Révolution.

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Nous avons tous lu quelque part « qu’à la Renaissance, le château fort se transforme en maison de plaisance ». Ce lieu commun a d’ailleurs ses lettres de noblesse, puisque dès le XVIe siècle, plusieurs auteurs soulignent un renouvellement sans précédent de l’habitat : « Les édifices qui se faisoyent du temps des anciens n’estoyent que des murailles fort épesses, mal fenestrées, les chambres sujettes les unes aux autres (...) mais depuis cent ans en ça ou environ (...) on en a basti d’autres beaucoup plus commodes » écrit en 1604 le médecin Louis Guillon.
Néanmoins, comme toujours, la réalité est plus riche, plus diverse, plus complexe. Les grands châteaux princiers du XIV siècle étaient déjà de luxueuses résidences et le souci de se défendre reste bien présent jusqu'au XVII siècle. La mutation du château fort en château «tout court» ne se décompose pas seulement en phases chronologiques. Outre la conception de la défense, le souci de la «commoditié des dedans» et de la «symétrie des dehors» entrent en jeu, de même que la perception du paysage environnant ett, plus généralement, de l'image ou, plus exactement, des images que ces châteaux doivent convoyer pour continuer de servir de scène à une société aristocratique en constante mutation.

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À côté du château à proprement parler, «qui a fermeture de tours et donjon au milieu, et ceintures de fossés», il y a d’autres logis seigneuriaux, «maisons plates», «manoirs», «maisons des champs», des petits châteaux au sens vulgaire du terme, qui sont les résidences aux champs des gentilhommes campagnards et de la petite noblesse de robe urbaine.
Du point de vu architectural, ces logis seigneurial est souvent disposé dans la même cour que les bâtiments de ferme, ou isolé, sur un plan masse plus modeste. La fonction économique agricole est dominante ; mais au XVI siècle, cette rusticité peut être source de plaisir.

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De l'architecture rurale, nous nous proposons d'évoquer, sur la longue durée, la part la plus modeste mais aussi la plus importante en nombre et la plus variée : les fermes et les maisons. Diversité des programmes architecturaux, associant selon des schèmes multiples, espaces d'habitation et espaces de production agricole ou artisanale ; diversité des formes et des dispositions. Qu'elles soient isolées sur leur territoire agricole, serrées autour d'une église ou implantées en continu le long d'un axe de circulation pour former un village, ces constructions entretiennent des liens étroits avec leur environnement et sont une composante essentielle du paysage rural modelé par l'homme. Architectures sans architectes, elles sont intrinsèquement conditionnées par les terroirs qui les portent, par le contexte historique et culturel local dont elles sont devenues, parfois juqu'à la caricature, les images emblématiques.
Depuis le milieu du siècle dernier, de nombreuses recherches menées à différentes échelles territoriales varient de la commune à la région, ont progressivement dessiné une carte de plus en plus nuancée de l'habitat rural, du nord au sud de la France, de la plaine à la montagne, de l'open-field au pays de bocage. Peu à peu, l'immense corpus s'organise, les typologies s'affinent, les chronologies se précisent. L'important traval réalisé par les historiens de l'architecture, les archéologues, les ethnologues, permet aujourd'hui une approche synthétique d'un bâti en constante évolution, aujourd'hui confronté à une mutation radicale de l'espace rural. De cette connaissance partagée, de la bonne compréhension du bâti dans toute sa profondeur historique, procèdent de nouvelles manières de faire vivre harmonieusement, de valoriser et de préserver durablement ce patrimoine.

Le CAUE du Gard s’investit dans l’ensemble des missions qui lui ont été confiées par la loi sur l’architecture de 1977 : le conseil, la sensibilisation, l’information et la formation. Il intervient auprès de tous les publics, en conseillant les particuliers, en aidant les élus locaux dans leurs prises de décision, en accompagnant le milieu associatif dans ses projets locaux, en sensibilisant à l’architecture, l’urbanisme et l’environnement tous les publics, du jeune enfant à l’adulte curieux de son cadre de vie...
Depuis 2003, les conférences que le CAUE du Gard propose au grand public, avec le soutien de la Direction régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon, jouent un rôle essentiel dans la diffusion de la culture, aussi bien architecturale qu’environnementale.
Cette manifestation, initiée en partenariat avec le Lycée Daudet, à Nîmes, pour sensibiliser les lycéens à l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, a su évoluer et s’adapter à la demande de tous les publics, désireux de s’informer au mieux des composantes historiques et actuelles de nos cadres de vie.
Les conférences sont à présent proposées à la Maison du Département, grâce au soutien du Conseil Général. Elles attirent de nombreux participants, venus du Gard et des départements voisins.
Le CAUE du Gard contribue ainsi à l’épanouissement d’une véritable culture, partagée avec des intervenants de grande qualité.
Cette culture est l’indispensable préalable à une responsabilité citoyenne.
A l’occasion des 10 ans de ces cycles de conférences, il nous a semblé important de réaliser un ouvrage qui rassemble les synthèses des conférences, afin d’en conserver la mémoire et de diffuser plus largement encore tous ces moments de culture partagée.
Un grand merci au public qui vient fidèlement assister à ces rendez-vous mensuels, confortant ainsi le CAUE dans la mission d’intérêt public qui lui a été confiée par la loi sur l’architecture.